Unuiĝo Franca por Esperanto
Biblioteko  Hippolyte  Sebert

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Deux articles de presse sur le décès de L. Zamenhof :

L'Heure, 17 Avril 1917 :
"…fanatique de son idée, il vivait presque exclusivement pour elle et dépensait ses forces, son temps, son intelligence au profit de la langue nouvelle…"
"Eh bien, Zamenhof réussit sans argent."
"…un doux, un imaginatif, un enthousiaste, un philosophe humanitaire… la botte allemande a écrasé tout cela…"
Le Bonnet Rouge, 18 Avril 1917 :
"…le docteur Zamenhof fut un inventeur, et cet inventeur ne mit pas sa cervelle à la torture pour trouver quelque nouvel engin meurtrier…"
"…Il est tout au moins certain qu'on se querellerait souvent un peu moins, si on essayait davantage de chercher à se comprendre."


L'Heure, Mardi 17 Avril 1917 :

 

L'Heure, 17 Avril 1917

L'inventeur de l'esperanto est mort…


Le docteur Zamenhof est mort.

Le docteur Zamenhof, certains l'ont peut-être oublié, était l'inventeur de l'espéranto.

Il s'était voué à la propagation de l'espéranto avec une ardeur, une foi, une passion extraordinaires ; fanatique de son idée, il vivait presque exclusivement pour elle et dépensait ses forces, son temps, son intelligence au profit de la langue nouvelle.

Quand il entreprit de répandre l'espéranto qu'il venait de créer, Zamenhof avait 28 ans, des illusions, de la volonté, un diplôme de médecin en poche… mais la poche ne contenait que le diplôme !

Pas de fortune, alors qu'il semblait que pour réussir dans une tentative aussi nettement novatrice, aussi courageusement « révolutionnaire », il fallut de toute nécessité être porté par ce véhicule qu'est l'argent.

Eh bien, Zamenhof réussit sans argent.

L'espéranto, depuis le congrès de Boulogne-sur-Mer, en 1905, avait fait des progrès énormes et le bon Zamenhof se réjouissait de voir son rêve de fraternité des peuples entrer grâce à l'espéranto, dans la voie des réalisations, quand la guerre éclata.

Au moment de la déclaration, Zamenhof avait quitté Varsovie pour se rendre à Paris et y présider un congrès monstre, qui devait être sensationnel…

Arrêté par les Allemands à la frontière, c'est à grand'peine qu'il avait pu regagner la capitale de la Pologne russe, où il vient de mourir de chagrin, dit-on.

C'est bien possible.

Zamenhof était un doux, un imaginatif, un enthousiaste, un philosophe humanitaire… la botte allemande a écrasé tout cela lourdement et l'inventeur de l'espéranto a succombé à l'éclipse de son rêve !

Il avait soixante-trois ans.



Le Bonnet Rouge, Mercredi 18 Avril 1917 :

 

Le Bonnet Rouge, 18 Avril 1917

La Mort d'un apôtre


Le docteur Zamenhof vient de mourir à Varsovie. Ce nom ne vous rappelle rien ? Pourtant, le docteur Zamenhof fut un inventeur, et cet inventeur ne mit pas sa cervelle à la torture pour trouver quelque nouvel engin meurtrier.

Il était le créateur et l'apôtre de l'espéranto, la langue universelle qui permettait à un Chinois de correspondre avec un Portugais.

Le docteur Zamenhof espérait-il, avec l'espéranto, trouver le secret de la paix universelle ? On l'a prétendu sans en être bien sûr. Il est tout au moins certain qu'on se querellerait souvent un peu moins, si on essayait davantage de chercher à se comprendre.



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