Unuiĝo Franca por Esperanto
Biblioteko  Hippolyte  Sebert

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MORALA EDUKADO
DE
LA POPOLA INFANO.

(GARDEJOJ, SOMERAJ KOLONIOJ.)

PAROLADO
de Sino Baronino de MÉNIL.

————

LA FEMME DU MONDE
ET
L’ENFANT DU PEUPLE.

(GARDERIES, COLONIES DE VACANCES.)

CAUSERIE
de Mme la Baronne de MÉNIL.

——————

 

PARIS
ESPERANTISTA CENTRA OFICEJO
Rue de Clichy, 51

1907

PREZO : 1 franko.


MORALA EDUKADO
DE
LA POPOLA INFANO.

LA FEMME DU MONDE
ET
L’ENFANT DU PEUPLE.


Tiu parolado estis farata en la « Esperantistaj Mondumaj Kunvenoj »
51, rue de Clichy, Paris,
kaj en la « Tria Kongreso de Esperanto ».

———

Cette causerie a été faite aux « Réunions Mondaines Espérantistes »
51, rue de Clichy, Paris,
et au « Troisième Congrès d’Esperanto ».


MORALA EDUKADO
DE
LA POPOLA INFANO.

(GARDEJOJ, SOMERAJ KOLONIOJ.)

PAROLADO
de Sino Baronino de MÉNIL.

————

LA FEMME DU MONDE
ET
L’ENFANT DU PEUPLE.

(GARDERIES, COLONIES DE VACANCES.)

CAUSERIE
de Mme la Baronne de MÉNIL.

——————

 

PARIS
ESPERANTISTA CENTRA OFICEJO
Rue de Clichy, 51

1907

PREZO : 1 franko.


LA FEMME DU MONDE
ET
L’ENFANT DU PEUPLE.

1/7

 

Mesdames, Messieurs,

À l’heure présente, où la question sociale tient une si grande place dans les idées, les conversations et principalement dans la politique, il m’a paru intéressant de signaler à votre attention un socialisme plus modeste qui, se basant non sur l’égalité des classes, mais sur leurs relations quotidiennes, peut jouer un rôle très important dans l’évolution du progrès.

Pendant qu’autour des tribunes des clubs ou dans les cafés les hommes s’enthousiasmes pour de problématiques réalisations, la femme, avec moins de bruit et plus de douceur, tend à aplanir les différences de niveau que sépare, à peine maintenant, le fossé toujours plus étroit des convenances sociales.

Une des instigatrices de l’idée qui fournira le sujet de notre entretien s’expliqua un jour en ces termes : « La séparation haineuse des classes, fruit de leurs égoïsmes, est l’angoisse de notre temps… et nous avons voulu sur ce champ de bataille apporter un peu de paix en apportant beaucoup d’amour (1). »
(1) Allocution de Mme la baronne Andrée Piérard prononcée à l’Assemblée générale de la Maison Sociale, le 14 Juin 1904. [ Lire (site BNF Gallica) ]

Mais la femme du monde, s’adressant à la femme du peuple, réussirait difficilement à l’atteindre, si toutes deux n’avaient un lien réciproque : l’enfant, qu’elles enveloppent d’une même tendresse.

Quelle que soit leur situation sur les divers degrés de l’échelle sociale, les femmes se comprennent toujours quand elles sont mères, car ce merveilleux sentiment de la maternité aplanit tous les obstacles.

Elles vivent les mêmes joies et les mêmes douleurs ! Pour bercer les chers petits, elles fredonnent les mêmes chansons, trouvent les mêmes caresses pour apaiser leurs cris !

Mon but dans cette causerie n’est pas d’exalter l’ingérence féminine dans la question sociale, mais plutôt de montrer l’intéressante action de la femme du monde sur l’enfant du peuple. Je donnerai donc, et très simplement, le résultat d’observations faites au cours de mes visites dans ces intéressants milieux où vous avez accepté de me suivre pendant quelques instants.

*
*   *

Dites-moi si pendant les mauvais jours votre cœur ne s’est pas serré quelquefois à la vue d’enfants que la bise cinglait et que la neige faisait trembler de froid ?…

Vous leur avez demandé pourquoi ils vagabondaient ainsi par les rues et ils ont répliqué : « Papa travaille à la fabrique et maman est au lavoir », etc.

Ces réponses firent naître chez quelques femmes l’idée de créer dans les quartiers pauvres des locaux où l’on pourrait abriter l’enfance, où des dames et des jeunes filles consentiraient à remplacer momentanément la mère absente.

L’exemple avait été donné par l’Angleterre et l’Amérique. Mais, alors que dans ces deux pays le « Settlement » visait principalement le relèvement moral et intellectuel des classes pauvres en s’adressant aux adultes, nos œuvres françaises s’attachèrent de préférence à l’enfant.

Parmi les moyens qui se présentaient pour atteindre ce but, je vous signalerai aujourd’hui les Garderies et les Colonies de vacances.

Il faut vous expliquer d’abord ce qu’est une garderie.

Chaque jour de la semaine, les enfants, au sortir de l’école, se rendent dans des salles spécialement affectées à leur usage, fraîches l’été et confortablement chauffées l’hiver. L’étymologie du mot garderie est la suivante : ce terme a été choisi parce qu’en effet on garde les enfants en les défendant contre les fréquentations mauvaises de la rue, en les protégeant contre les maladies engendrées par les intempéries.

Les enfants arrivent vers 4 heures et demie. Ils sont quatre ou cinq fois plus nombreux que le montre cette photographie (voir fig. 1).

Fig. 1.

Enfants dans la cour d'une garderie

Élargir (1024)

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